Pour le premier numéro de notre newsletter, nous avons recueilli le témoignage de J.F., atteint d’un cancer du pyélon.
“Je suis traducteur-interprète en chinois mandarin spécialisé en médecine traditionnelle chinoise et taoïsme, musicien et acupuncteur. Je pratique les marches du Qi gong de Guo Lin, chaque matin en extérieur, car il y a un peu moins d’un an j’ai été diagnostiqué d’un cancer rare, le cancer du pyélon (le lien entre le rein et l’uretère).
Avant d’être diagnostiqué, j’ai été hospitalisé à Paris en urgence en novembre dernier car je souffrais de coliques néphrétiques. Au bout de deux ou trois jours, le chirurgien m’a annoncé qu’il fallait m’enlever un rein. Par chance, une amie m’a obtenu un rendez-vous pour le lendemain avec le chef de service d’urologie d’un autre hôpital. Je la remercie.
Après avoir longuement observé les images du scanner, ce professeur m’a informé qu’il n’était pas nécessaire de m’enlever ce rein, qu’il était possible d’extraire les polypes au laser, avec une forme de radiothérapie, traitement très récemment utilisé dans ce type de cancer car nécessitant un matériel particulier qui a été inventé depuis peu. Je le remercie également. Je peux dire que, dans mon épreuve, j’ai eu de la chance, car grâce à cette méthode ce type de cancer ne nécessite pas d’avoir recours à la chimiothérapie ni aux traitements médicaux associés. J’ai donc été opéré trois fois, en décembre, janvier et mars par un autre professeur que je remercie pour sa compétence et sa gentillesse.
Un risque de récidive étant possible, il m’est nécessaire de passer un scanner tous les six mois après l’intervention.
Merci à Bruno Burdet-Burdillon, un ami avec qui j’ai déjà travaillé plusieurs fois comme interprète pour des stages et que nous connaissons bien à Un Pas Pour La Santé qui m’a conseillé alors de prendre rendez-vous avec un médecin chinois qui enseigne la méthode thérapeutique de Qi gong de Guo Lin, la fondatrice de ce type de Qi gong, le docteur Liu Bingkai.
Je l’ai rencontré en mai et il m’a consacré trois heures de consultation individuelle, m’a interrogé durant une heure et demie et enseigné, le reste du temps, des exercices à pratiquer chaque matin obligatoirement en extérieur, la marche « moyen rapide » et la marche «ultra-rapide ». Je pratique la marche « moyen rapide » tous les jours et la « ultra-rapide » de temps en temps. Il est à noter que ces exercices doivent être exécutés de façon très précise, gestes synchrones, intention et détente. Pour que cela soit efficace, la méthode de préparation appliquée est indispensable. Il n’est pas évident au début de synchroniser les mouvements des jambes, du bassin et des bras, tout en conservant le ventre et le plexus le plus détendu possible.
Comme pour la plupart des Qi gong, la posture est essentielle, se tenir droit, enraciné et comme suspendu par un fil au sommet de la tête, la pointe de la langue posée sur la racine des incisives supérieures, le bassin en légère rétroversion etc. Lors de ces marches, le regard doit porter le plus loin possible. Cette marche qui a une grande force de dispersion et peut provoquer de la fatigue commence et se termine toujours par des repos et transformations de qi (qihua). Il est indispensable de pratiquer dans la nature, et si l’on réside en ville dans un parc.
Il est utile de préciser que ces exercices doivent être transmis par un pratiquant compétent et non pas à partir d’une vidéo ou d’une explication trouvée sur internet par exemple.
Début septembre, après quelques mois de cette pratique journalière, j’ai repassé un scanner. Là on m’a demandé ce qui m’amenait, car mon scanner était totalement normal. Lorsque j’ai annoncé le résultat à Liu Bingkai sa réaction, en parfait accord avec la philosophie chinoise, a été de me dire : « on ne peut pas encore savoir si c’est le traitement de radiothérapie seule ou avec l’intégration de la pratique de marche du Qi gong de Guo Lin qui a donné ces résultats mais l’important est que ces résultats vont vers la guérison, c’est encourageant ! ».
À titre personnel, après la première consultation, mon esprit s’est concentré sur la guérison car c’était le plus important. Mais, forme de contrecoup tout de même, j’ai eu des insomnies et des angoisses. Liu Bingkai m’a prescrit un nouvel exercice du Qi gong de Guo Lin appelé “pratique de relaxation et de calme par montée-descente-ouverture-fermeture”. Cet exercice m’a instantanément redonné une bonne qualité de sommeil. Je le pratique tous les matins en ouverture de la marche Qi gong de Guo Lin et tous les soirs avant de dormir. Je remercie profondément ce médecin pour ses qualités professionnelles et humaines.
Dans ce type de maladie, il me semble que la première chose à chercher à comprendre c’est le message que cherche à nous faire passer notre corps. Il est intéressant de tenter de décoder symboliquement ce que cela peut signifier, selon la correspondance des organes avec les émotions ainsi que l’explique, entre autres, la médecine traditionnelle chinoise. À minima, il est bon de se poser la question et de prendre le temps d’écouter les réponses.
Je me suis demandé : « qu’est-ce qui, dans la vie que je mène et dans mes représentations, est en contradiction avec ma santé ? » et je fais en sorte de changer.
C’est quand j’ai compris que cette épreuve était surtout une grande chance que j’ai pu entrevoir une possibilité d’amélioration et de guérison. Il est utile de prendre conscience que notre corps nous parle pour nous aider à identifier les problèmes, guérir des blessures et quitter des habitudes et des relations toxiques. Une fois que cette compréhension est faite il n’y a plus qu’à aller vers ce qui nous donne la possibilité d’accueillir l’amour et la lumière. Cela passe aussi par la rencontre et la fréquentation de ceux qui peuvent nous aider car ils ont déjà fait ce choix fondamental.
Outre les exercices de Qi gong de Guo Lin j’ai fait une semaine de jeune hydrique avec la Fédération Jeûne et Randonnée. Cela m’a beaucoup aidé à me reconnecter à la nature et m’a permis de me réinitialiser. Depuis cette expérience je fais très attention à la qualité de l’eau que je bois et à mon alimentation. Je limite drastiquement les sucres rapides et les céréales raffinées dont le cancer se nourrit, je mange désormais au moins pour moitié des fruits et légumes crus. Je pars aussi régulièrement dans la nature reprendre ce lien avec la terre, les plantes et les animaux qui me manquent tant dans ma vie citadine. Je remercie chaleureusement les amis qui m’accueillent dans leurs lieux de vie et toutes les personnes qui m’ont aidé dans ces moments difficiles.
En effet, je pense aussi que pour les malades, il est bon de s’intéresser à la permaculture, car plus on sait observer notre écosystème dans le but de le réparer (la Terre aussi est malade de notre hyperactivité et de notre manque de respect des lois naturelles), plus on comprend comment notre corps fonctionne. Les lois de la nature nous rappellent entre autre notre lien permanent avec la source d’énergie que nous avons tous en commun sur cette terre, la lumière du soleil.
Pour conclure, il a été profitable pour ma convalescence de me poser les bonnes questions, de prendre le temps d’écouter les réponses pour ensuite pouvoir simplement profiter avec ceux qui savent le faire de toute la lumière et l’amour que la nature nous envoie à tous tout le temps.”
Paris, novembre 2019
Propos recueillis par Adamante Donsimoni
extrait de la newsletter#1